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PeauComment agit le polluaging sur la peau ?
L’environnement fait vieillir la peau. La pollution, principal responsable, est à l’origine des rides, de la perte de fermeté, du teint terne, des tâches et des points noirs. Découvrez le «polluaging”.
Le phénomène de polluaging
Il y a encore quelques années, le vieillissement de la peau était expliqué essentiellement par un processus « endogène », c'est-à-dire le vieillissement inscrit dans nos gènes, lié à l’usure, au temps qui passe. La baisse d’énergie, le ralentissement d’activité de toutes cellules, y compris celles de la peau, la diminution de la production de fibres de collagène et de molécules de la substance fondamentale – acide hyaluronique en particulier- étaient les seuls acteurs identifiés pour expliquer l’apparition des rides, des tâches et la perte de fermeté des tissus. Depuis, les chercheurs ont découvert le polluaging.
Polluaging, le vieillissement de la peau dû à la pollution
La peau, notre coquille en première ligne, est la première défense de l’organisme contre la pollution. Elle subit de plein fouet le polluaging. Les gaz, les salissures, les particules, les poussières souvent invisibles, se fixent sur la peau. Les substances les plus fines, les particules 2.5 , qui ont un diamètre 60 fois plus petit que celui d’un pore, peuvent même pénétrer plus profondément par les pores et les glandes sébacées. Ce qui explique leur présence dans le sang mais aussi dans le liquide amniotique et le fœtus.
Cette agression de la pollution incessante entraine un processus d’oxydation. Cette oxydation génère des radicaux libres, des molécules ultra-réactives, qui altèrent tout ce qu’elles rencontrent sur leur chemin. Ces petites bombes « oxydent » toutes les structures de la peau, à tous les niveaux et la font vieillir précocement.
Heureusement la peau possède un système de défense anti-oxydant naturel qui se compose de substances comme certaines vitamines – C, E principalement- et des enzymes spécifiques qui piègent ces petites bombes et qui les stabilisent pour les mettre hors-circuit.
Cependant, quand la peau est trop exposée à la pollution, trop longtemps, il y a surproduction de radicaux libres. Le processus de défense naturel alors débordé, ne fait plus face. Les agressions et donc les dégâts sont beaucoup plus intenses et importants. Le code génétique des cellules, les lipides des membranes, les protéines des enzymes, les structures cutanées sont altérées, oxydées, comme « rouillées ». Elles vieillissent plus vite, le polluaging s’est installé.
Ce déséquilibre déclenche alors un autre processus biologique, un phénomène inflammatoire pour mobiliser le système immunitaire – les lymphocytes- par le biais des cytokines et interleukines. Ce phénomène inflammatoire nettoie les structures altérées y compris les molécules externes comme le redoutable benzopyrène -gaz polluant au risque carcinogène- avant d’enclencher les processus de réparation.
Un excès de l’inflammation, entraine des rougeurs, des douleurs, des picotements et des irritations, y compris l’accélération du vieillissement de la peau. C’est l’inflammaging.
Tous ces phénomènes d’oxydation et d’inflammation provoqués et accentués par l’environnement, les radiations et la pollution altèrent toutes les cellules et les structures de la peau, aussi bien le film hydrolipidique de surface protecteur que l’épiderme et le derme.
Et ce sont ces dégâts qui déclenchent les signes de vieillissement prématuré de la peau : dessèchement, rougeurs mais aussi ridules, rides, teint terne, tâches et perte de fermeté.
A tout cela, s’ajoute un « encrassage » des pores par les substances polluantes, une oxydation du sébum à l’origine de points noirs, imperfections, boutons et surtout poussées d’acné.
Le photoaging, vieillissement de la peau dû à la lumière
Des études et des observations biologiques plus approfondies de la peau ont permis aux spécialistes de mieux identifier et mieux comprendre ses fonctionnements et son vieillissement.
L’action des rayonnements UV, émis par la lumière naturelle et le soleil, puis ceux émis par la lumière bleue issue des écrans et des smartphones, montrent une détérioration des structures cutanées par un phénomène d’oxydation et d’inflammation. A court terme : rougeur, sécheresse, desquamation, pigmentation et grise mine. A plus long terme : ridules, rides, tâches, cancers. C’est le photoaging, le vieillissement dû à la lumière.
La pollution, un véritable danger pour la santé
Ces dernières années, c’est la pollution qui retient l’attention des chercheurs. Aujourd’hui, 92% des personnes dans le monde vivent dans des villes dont les normes de qualité de l’air ne suivent pas les recommandations de l’OMS. Et notre coquille protectrice, notre peau, est soumise à ces éléments toxiques et polluant, le jour comme la nuit, tout au long de l’année. La polluaging altère la beauté et la santé de notre peau.
La poussière urbaine, qui recouvre toutes les surfaces, est composée de plus de 200 produits chimiques toxiques – métaux lourds, pesticides, hydrocarbures polyaromatiques, particules fines…-. Sans oublier la pollution qui se loge à l’intérieur des bâtiments, écoles et appartements et qui est issue des peintures, vernis, combustion de cigarette et de bougies, produits d’entretien… L’impact de la pollution interne et externe sur l’organisme et sur la peau est indiscutable aujourd’hui. Les autorités sanitaires estiment à 48.000 morts par an en France à cause de la pollution de l’air. Cette pollution de l’air serait la troisième cause de décès évitables, après le tabac et l’alcool. En milieu urbain, elle accroît les allergies, le risque de maladies respiratoires aiguës- comme la pneumonie- et chroniques -comme le cancer du poumon- et les maladies cardio-vasculaires.
L’environnement et la pollution sont responsables à 80% du vieillissement prématuré de la peau, c’est le polluaging. Les 20% restant reviennent au vieillissement endogène, dû à notre horloge biologique interne.
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